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Plus léger que l'ère
3 janvier 2019

Retraite. Premier Défi Social Pour Poutine

Vladimir Poutine connait son premier grand défi social : la réforme des retraites. Plusieurs mobilisations ont lieu depuis le 30 juin. Syndicats et partis comme le Leviï Front ou le KPRF (parti communiste russe) s’y oppose farouchement et réclame la tenue d’un référendum. Il s’agit d’un dernier acquis de la révolution russe de 1917. Le président russe et son gouvernement veulent allonger l’âge du départ alors que la mortalité notamment chez les hommes en Russie est aux alentours de 66 ans. « Comme n’importe quel gouvernement capitaliste, ils ont profité de la Coupe du monde, organisée chez nous pour l’annoncer. Heureusement, les Russes ne sont pas si crédules. Près de 3 millions de personnes ont déjà signé une pétition contre cette réforme », nous explique Sergueï, la cinquantaine. La réforme a été annoncée par le premier ministre Dmitri Medvedev. Elle rentrera en vigueur l’an prochain pour faire progressivement passer le seuil de départ de 60 à 65 ans d’ici à 2028 pour les hommes. Pour les femmes, l’âge passera de 55 à 63 ans d’ici 2034. « C’est inadmissible. Pour toute une partie de la population, les retraites sont relativement faibles (180 euros par mois en moyenne). Bien sûr, qu’à la différence des années 90, elles sont versées mais une partie des plus précaires doivent faire des petits boulots pour s’en sortir », constate Andreï Chapaev de l’association d’aide aux sans domiciles « Notchlejka ». 89% des Russes se déclarent opposés à cette réforme Dans les médias, les économistes, experts financiers ne cessent d’évoquer une réforme budgétaire qui ferait économiser 100 milliards de roubles (1,3 milliard d’euros) d’ici 2024. Seulement, aucun argument ne convainc l’opinion publique. 89% des Russes se déclarent opposés à cette réforme, selon l’institut de sondage indépendant Centre Levada et 7% estime avoir une pension correcte pour vivre. « Cela peut être un premier accroc politique pour ce quatrième mandat de Vladimir Poutine. Sa popularité a d’ailleurs légèrement chuté depuis cette annonce. Cette pression populaire malgré l’été et les congés, pourraient bien avoir un impact sur les parlementaires », estime un journaliste du quotidien « Novaya Gazeta ». En plus de cette réforme, une augmentation de la TVA de 18 % à 20 %, a également été annoncée par le gouvernement. Ces deux mesures ont provoqué la chute de popularité de Vladimir Poutine dans l’opinion publique. Pour l’institut de sondage « Vstiom », 40% des personnes interrogées auraient une image positive du président contre 80% depuis 2014. Cette chute vertigineuse rappelle celle en 2011-2012, lorsque Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev avaient échangé leur poste de premier ministre et président. Une stratégie, qui avec la crise économique avait provoqué d’importantes manifestations en décembre 2011. « Il faudra voir dans les prochaines semaines si cela prend vraiment. Mais dans un pays où 20 millions de Russes vivent sous le seuil de pauvreté, ce genre de réforme peut provoquer un sursaut social », note Andreï Chapaev.

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